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jeudi 8 novembre 2007

Halakha du jour : Les différentes versions du siddour

Les différentes versions des Tephilot, de toutes les communautés d’Israël, trouvent leur origine dans les « Montagnes sacrées », c’est pour cela, un homme ne peut pas changer les textes du Siddour que lui ont légués ses ancêtres ; Par conséquent un Sépharade, ne doit pas changer son siddour pour un siddour Ashkénaze ou Sfard (=Hassidik) ; Il en est de même pour un Ashkénaze qui voudrait adopter le Siddour Sépharade...
Le Maguen Avraham a écrit au nom du Ari Hakadoch ז״ל, que dans le ciel, se trouvent 10 tribus, et chaque tribu a sa porte et son Minhag ; c’est pourquoi on ne changera pas le Noussa’h = texte du Siddour de ses parents.
Cependant, Maran le Hida ז״ל , a écrit que le Ari Hakadoch ז״ל qui était lui-même Ashkénaze, descendant du célèbre Rabbi Shlomo Louria ז״ל, avait l’habitude de prier dans un siddour Sépharade, excepté les jours de Yamin Noraïm (Roch Hachana et Kippour) où il priait suivant le Minhag de ses pères, comme il est écrit dans le livre Chaar Hakavanot.
Maran le Hida ז״ל a écrit encore, que le texte Sépharade « passe » dans les 12 portes du ciel ; c’est pourquoi un Ashkénaze peut prier dans un siddour Sépharade ; Ainsi a pratiqué Rav Nathan Adler ז״ל qui fut le maître de Rabbi Moché Sofer : Le Hatam Sofer. Il en est de même pour le Gaon Rav Naphtali Ich Horowitz ז״ל, auteur du Haflaa sur le traité Kétoubot.
Il est intéressant de savoir que le Rav Adler ז״ל, priait dans un Siddour sépharade, mais prononçait aussi à la manière Sépharade car il pensait que c’était ainsi qu’il fallait agir. Il a d’ailleurs rémunéré le Gaon Rav Itshak Hodaï de Turquie pour lui enseigner la prononciation Sépharade. Le Gaon R. Yaacov David Valovski ז״ל qui était Ashkénaze, a écrit au Hakham Yossef Mordekhaï Yédid Halévy de Aram Tsoba (Syrie) les mots suivants : « Il est presque possible de dire, que votre prononciation du Lachon Hakodech est plus proche de la vérité, que la notre, car nous les Ashkénazim avons plus souffert des affres de l’exil, pérégrinations et migrations ; ce qui causa un fort trouble dans les différentes prononciations ».
Néanmoins a écrit le Hatam Sofer ז״ל, qu’après la mort du Baal Haflaa, son fils le Gaon « Baal Mahané Ephraïm » a fermé la synagogue de son père ;

c’est pourquoi, conclut le Hatam Sofer, un Ashkénaze ne changera pas son Siddour pour un Siddour Sépharade. Bien sûr le débat est resté ouvert jusqu'à nos jours entre les décisionnaires.
Cependant un Sépharade ne changera en aucune façon son Noussa’h contre le Noussa’h Ashkénaze, ni sa prononciation.
Dans l’armée Israélienne, il y a un Noussa’h que l’on dénomme : « Noussah Ahid » (unique=sorte de synthèse de tous les Siddourim). On ne priera pas dans un tel Siddour.
On tachera de bien différencier la prononciation entre le Kaf et le Het, le Kouf et le Kaf. Il est évident que celui qui ne peut pas prononcer de manière exacte chaque lettre, continuera à prier comme il en a l’habitude ; car selon le Din, on peut prier dans toutes les langues, et mal prononcer n’est pas pire que de lire en langue étrangère.

KOL TOUV.

Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze

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