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vendredi 9 novembre 2007

Halakha du jour : Les voyageurs

Nous avons rapporté dans les Halakhot précédentes le Din du Gomel : « Dans quatre situations, on dit cette Berakha » l’une d’elle est pour celui qui traverse un désert...

Dans le Talmoud Yerouchalmi, Traité Berakhot, nos sages ont dit : « tous les chemins ont une présomption = H’azaka, de danger » ; c'est-à-dire, dans chaque itinéraire qu’un homme emprunte pour se déplacer d’une ville à l’autre il y a danger. Nous apprenons par là, que Hakhamim n’ont pas fixé uniquement la Birkat Hagomel pour ceux qui traversent le désert ; lui, qui certes, est plus dangereux qu’ailleurs, car y résident des bêtes féroces et des brigands, mais on apprend que chaque route qu’un homme emprunte pour aller d’une ville à l’autre, nécessite la Birkat Hagomel, le voyage terminé.


Cependant, le Roch (Rabbenou Acher) dans le Perek Aroé a écrit qu’en Allemagne et en France, on ne disait pas cette Berakha, quand on voyageait de ville en ville ; car celle-ci ne se disait uniquement après la traversée d’un désert, car le danger est là bas plus fréquent ; quand à l’enseignement du Yerouchalmi « Tous les chemins ont la présomption de danger », ne concerne que la Tephilat Hadérekh (Berakha que l’on dit quand on voyage). Ainsi ont également écrit les Tossafot.

Mais le Ramban ז״ל (Rabbi Moshé Ben Nahman) a écrit dans son livre Torat Haadam, que pour tout voyage (quelque soit le chemin), il fallait remercier Hachem, donc dire le Gomel ; ses paroles, trouvant un appui dans les paroles du Yerouchalmi ; Rabbénou le Tour a écrit sur ces paroles : « Ainsi on a l’usage en Espagne ». Cependant, Maran le Choulhan Aroukh, après avoir rapporté les différents avis, a écrit : Le Minhag en Allemagne, et en Espagne, stipule que si le parcours est inférieur à une parsa (=72 minutes de route, quelque soit le moyen de locomotion) on ne doit pas dire le Gomel ; sauf si le chemin est réputé pour être particulièrement dangereux (ex : si quelqu'un pénètre par erreur dans une zone infestée par des terroristes, et qu’il en sorte sans problème).
Même si aujourd’hui, B.H, on peut dire que les routes ne sont plus aussi dangereuses qu’auparavant, (il n’y a plus de brigands et de bêtes féroces) la Takana des Hakhamim subsiste comme l’avait écrit le Rav Kook ז״ל.

Le Gaon Rabbi Moshé Feinstein ז״ל avait dit que si aujourd’hui les Sépharades disent cette bénédiction après s’être déplacés d’une ville à l’autre, malgré l’absence d’animaux et de brigands, c’est que Hachem par Sa grande Bonté, a donné l’intelligence aux bêtes et voleurs de ne plus oser se présenter face à des voyageurs au moment où ils voyagent. De toutes les façons, malheureusement, aujourd’hui demeure le risque des accidents de la route.
Si le parcours d’une ville à une autre, est inférieur à 72 minutes, mais qu’entre l’aller et le retour, on atteint ce temps, a partir du moment où l’ensemble du voyage (aller-retour) s’est fait dans la même journée, on dira le Gomel.

Tout ce qui a été rapporté ne concerne que le Minhag Sépharade qui impose la Berakha au voyageur quand il voyage d’une ville à l’autre ; tandis que pour l’usage Ashkénaze le Gomel ne dit que si l’on va d’un pays à l’autre (ex : en avion) ; mais concernant la Tephilat Hadérekh il n’y a pas de différence entre les 2 communautés ; dès l’instant où le voyage dure au minimum 1h12, la Tephila « du voyage » doit être dite.

Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze

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