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dimanche 30 septembre 2007

Paracha Vezot Haberakha : la joie de la Thora

Chaque Chabbath de l’année porte le nom de la Paracha qui y est lue au cours de l’office du matin. Fait exception à cette règle la Paracha Vezoth Haberakha, la 54ème et dernière section de la Torah qui n’est pas liée à un Chabbath, car cette Paracha est lue lors de la fête de Simhath Torah.

Simhath Tora, la joie de la Torah

Lors de la fête de Simhath Torah, nous lisons la dernière section de la Torah, Vezoth Haberakha suivie immédiatement de la première paracha, Béréchith. Cette tradition signifie que la Torah n’a jamais de fin. Quelle joie pourrait éprouver un esprit tant soit peu normal à une lecture répétitive, toujours la même et à la même époque, d’année en année ? En réalité l’image de cette lecture répétitive ne ressemble pas à un cercle mais à un escalier en spirale : à chaque tour on se retrouve à un niveau supérieur. La même lecture n’est jamais identique à celle de l’année passée. L’idée symbole du peuple juif se retrouve dans cette tradition de lecture répétitive : le renouvellement de l’être. Le texte est le même et c’est la qualité du lecteur qui change. Il en est ainsi de la prière quotidienne où le même texte est répété trois fois par jour. L’homme se mesure au même texte qui lui sert de repère dans son évolution spirituelle.

La Torah est notre vie

Pour comprendre la joie du Juif le jour de Simhat Torah, il faut rappeler que d’une année à l’autre la personne découvre la richesse insoupçonnée de cet ouvrage divin dont la sagesse et la profondeur ne cessent d’étonner. La Torah n’est pas une science au sens strict de ce terme, quoiqu’elle obéisse à la rigueur de la démarche scientifique, elle confère en plus à ceux qui s’y investissent une élévation morale préservant l’âme de toute dépravation et de tout libertinage. Elle est la clé qui nous ouvre un univers de joie et de bonheur véritable. Certes la Torah est un « joug » selon l’expression même de nos sages. Il peut nous arriver de rechigner devant ses exigences de pureté dans l’accomplissement de ses commandements et de refuser l’effort nécessaire dans l’engagement qui nous est demandé, mais ces appréhensions dépassées, nous sommes entraînés dans un monde de lumière fait de joie, de sérénité et de plénitude, la joie profonde du devoir accompli. A la différence des autres plaisirs de ce monde, cette joie emplit le cœur de l’homme et elle est permanente.

La Torah est notre vie, n’est pas une simple affirmation. Sans la Torah, il n’existe plus de peuple juif.

Quelle que soit la définition du Juif, on ne peut pas ignorer ses origines et son attache à la parole divine incrustée au plus profond de sa conscience. On ne peut tourner délibérément le dos à la Torah sans altérer son identité. Lorsqu’un homme juif accomplit une mitsva, il se rencontre lui-même et il retrouve sa nature la plus authentique, car toute Mitsva fait partie de la nature de l’homme juif.

Et voici la bénédiction…

La bénédiction est constamment présente dans la vie du peuple juif. Elle est l’expression d’une affection réelle et sincère qui a pour but d’appeler les faveurs divines sur ses membres pour la réalisation de tous leurs projets pour leur bonheur. Chacun de nos Patriarches a reçu la bénédiction de son père, sauf Abraham qui l’a reçue directement de D.ieu. La Bérakha est un gage de plénitude et de protection. Plus la personne est proche de D.ieu, plus la bénédiction est efficiente, d’où la recherche de Berakha de la part d’un Tsadiq, d’un saint homme. La bénédiction couvre tous les domaines de la vie, matériel et spirituel, physique et affectif.

Quelle bénédiction Moïse a-t-il donnée au peuple ? A l’exemple de Jacob, la bénédiction de Moïse est une prophétie de ce qui adviendra au peuple juif dans la suite des temps, conséquence de son attitude face à son engagement dans la Torah. Malgré les défaillances, les vicissitudes et les épreuves en cours de route, le peuple d’Israël trouvera toujours une issue de secours qui le mènera vers l’harmonie et la lumière dans tous les domaines de la vie, signe de l’affection de D.ieu pour son peuple.

La grandeur de la bénédiction dépend de celui qui la confère. La Torah commence par la lettre Beth, initiale du mot Bérakha, bénédiction, celle de D.ieu, et s’achève par une bénédiction, celle de plus grand de nos prophètes. L’initiative de D.ieu a-t-elle besoin d’une confirmation par l’homme ? La Torah nous révèle à maintes occasions que D.ieu l’a voulu ainsi, conséquence du caractère spécifique de l’homme créé à l’image de D.ieu et dont D.ieu a fait son associé dans l’œuvre de la Création continuée.

Grand Rabbin Jacques Ouaknin

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