‘Eth cha‘arei ratson
Le poème qui commence par les mots : ‘Eth cha‘arei ratson est au centre de tous les poèmes récités à Roch hachana dans les communautés de rite séfarade, et il constitue l’un des temps forts des prières de cette fête.
Composé au douzième siècle par Yehouda Chemouel ibn 'Abasch, il développe avec de nombreux détails la « ligature » d'Isaac (‘aqèdath Yits‘haq ) telle que la relate la Tora (Berèchith 22, 1 et suivants). Son auteur, selon la légende, aurait perdu son fils dans son jeune âge, et c’est son deuil qui aurait inspiré ce poème.
On le chante entre Cha‘harith et Moussaf, avant les premières sonneries du chofar.
Le poème se compose de quatorze strophes, qui s’achèvent toutes par les mots : ‘Oqèd weha-né‘qad weha-mizbéa‘h (« Celui qui a lié, et celui qui a été lié, et l’autel »).
De nombreux midrachim dont s’inspire le poème ont développé le récit biblique, insistant tout particulièrement sur les pensées et les sentiments des principaux acteurs de la ‘Aqèda, Abraham, Isaac et Sara.
C’est ainsi que Sara, qui n’est pas citée dans le récit de la Tora, y tient une grande place. Abraham lui annonce (Troisième strophe) que son fils Isaac a encore beaucoup à apprendre de la loi de Hachem, et qu’il va l’amener là où il pourra l’étudier. Et Sara de lui répondre : « Va ! Mais ne t’attarde pas ! »
De même, au moment suprême où il allait être consumé sur l’autel comme holocauste, Isaac recommande à son père de rapporter de ses cendres à sa mère Sara (Onzième strophe).
Le poème rapporte également le Midrach selon lequel, lorsqu’Abraham a aperçu le mont Moria dans toute sa splendeur, il a demandé à ses deux serviteurs ce qu’ils voyaient. C’est en les entendant lui répondre qu’ils ne voyaient rien qu’il a su qu’il était arrivé là où Hachem l’avait envoyé (Quatrième et cinquième strophes).
Au moment où Abraham allait accomplir le geste fatal, les anges célestes supplient Hachem d’arrêter son bras : Il ne faut pas, disent-ils, que le monde reste sans « lune », allusion à Isaac qui représente la lune à côté de son père Abraham, le « soleil » du monde (Douzième strophe).
« Je m’en vais ouvrir, répond Hachem, “les portes de la miséricorde” (cha‘arei ra‘hamim) (par contraste avec les cha‘arei ratson du titre, les « portes de la volonté » [divine]). Et dis à Sion que le temps du salut est venu, et que J’envoie Yinnon (nom donné parfois au Messie) et le prophète Elie » (Treizième et quatorzième strophes).
Jacques KOHN
Composé au douzième siècle par Yehouda Chemouel ibn 'Abasch, il développe avec de nombreux détails la « ligature » d'Isaac (‘aqèdath Yits‘haq ) telle que la relate la Tora (Berèchith 22, 1 et suivants). Son auteur, selon la légende, aurait perdu son fils dans son jeune âge, et c’est son deuil qui aurait inspiré ce poème.
On le chante entre Cha‘harith et Moussaf, avant les premières sonneries du chofar.
Le poème se compose de quatorze strophes, qui s’achèvent toutes par les mots : ‘Oqèd weha-né‘qad weha-mizbéa‘h (« Celui qui a lié, et celui qui a été lié, et l’autel »).
De nombreux midrachim dont s’inspire le poème ont développé le récit biblique, insistant tout particulièrement sur les pensées et les sentiments des principaux acteurs de la ‘Aqèda, Abraham, Isaac et Sara.
C’est ainsi que Sara, qui n’est pas citée dans le récit de la Tora, y tient une grande place. Abraham lui annonce (Troisième strophe) que son fils Isaac a encore beaucoup à apprendre de la loi de Hachem, et qu’il va l’amener là où il pourra l’étudier. Et Sara de lui répondre : « Va ! Mais ne t’attarde pas ! »
De même, au moment suprême où il allait être consumé sur l’autel comme holocauste, Isaac recommande à son père de rapporter de ses cendres à sa mère Sara (Onzième strophe).
Le poème rapporte également le Midrach selon lequel, lorsqu’Abraham a aperçu le mont Moria dans toute sa splendeur, il a demandé à ses deux serviteurs ce qu’ils voyaient. C’est en les entendant lui répondre qu’ils ne voyaient rien qu’il a su qu’il était arrivé là où Hachem l’avait envoyé (Quatrième et cinquième strophes).
Au moment où Abraham allait accomplir le geste fatal, les anges célestes supplient Hachem d’arrêter son bras : Il ne faut pas, disent-ils, que le monde reste sans « lune », allusion à Isaac qui représente la lune à côté de son père Abraham, le « soleil » du monde (Douzième strophe).
« Je m’en vais ouvrir, répond Hachem, “les portes de la miséricorde” (cha‘arei ra‘hamim) (par contraste avec les cha‘arei ratson du titre, les « portes de la volonté » [divine]). Et dis à Sion que le temps du salut est venu, et que J’envoie Yinnon (nom donné parfois au Messie) et le prophète Elie » (Treizième et quatorzième strophes).
Jacques KOHN
Libellés : roch hachana
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