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vendredi 22 février 2008

Halakha du jour : les frais pour les préparatifs de Chabbat

Dans le Traité Betsa, il est enseigné (15) : Hachem a dit à Israël : "Mes enfants, empruntez de l'argent pour Moi, afin de sanctifier le Chabbat, quant à Moi, croyez fort, Je vous rembourserai".
Il semble d'après ce texte, que Hachem invite tout juif en difficulté à emprunter pour les besoins du Chabbat, et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter car Il remboursera la dette.
Or, chacun comprend aisément qu'il est impossible d'imaginer qu'Hachem demande à un juif de s'endetter afin de dresser une table de Chabbat comme à « l'époque du roi Salomon », avec des dizaines de douceurs et délices, sans considérer sa situation économique. Jamais il n'a été entendu qu'un Gadol en Israël ait un jour agit ainsi.
Il nous faut donc comprendre cet enseignement de nos sages...
Dans le Traité Chabbat 118, il est dit : "Même, une petite chose en l'honneur du Chabbat, est considéré comme Oneg Chabbat ». La Guemara a expliqué : « une petite chose », il faut comprendre même des petits poissons frits (ce qui n'est pas onéreux). Il est dit également dans Pessahim 112 : "Mange le chabbat comme un jour de semaine, mais de dépend de personne". Même pour la Mitzva de Oneg Chabbat, qui pour certains, est une Mitzva de la Tora, nos sages n'ont pas exigé d'emprunter afin de la réaliser. Donc quand Hachem demande d'emprunter, il s'agit d'une personne qui pour le moment n'a pas d'argent disponible, mais qui n'est pas dans le besoin, il sait que de l'argent doit lui parvenir incessamment. C'est dans ce cas qu'Hachem demande d'emprunter avec l'assurance d'un remboursement immédiat; tandis qu'une personne qui est réellement dans le besoin n'a pas à emprunter, ni à s'endetter pour le Oneg Chabbat.
Dans les Hagaot Acheri, il a été également précisé que "Fais de ton chabbat un jour de H'ol mais ne demande rien à quiconque" ne s'adresse qu'à une personne réellement nécessiteuse et que "empruntez pour Moi" s'adresse à quelqu'un qui pourra facilement rembourser sa dette.
Ainsi est-il écrit dans le livre "Chénot Haim" : si l'on n'a pas les moyens de rembourser, il est interdit de compter sur un miracle, pour pouvoir emprunter.
Il est écrit également dans le livre "Seder Hayom" : n'est concernée par la Mitzva de Kavod et Oneg chabbat qu'une personne ayant les moyens; tandis que celui qui est démuni de tout ne transgresse et n'est responsable en rien s'il ne peut réaliser la Mitzva de Oneg Chabbat. A plus forte raison, celui qui peut accueillir honorablement le chabbat par des mets convenables mais qui désire acquérir des aliments supplémentaires onéreux n'a pas à s'endetter pour cela.
De là un enseignement et surtout une leçon pour ceux qui vivent au dessus de leur moyen, au quotidien, et qui en viennent à des dettes étranglantes : ce comportement n'est pas celui voulu par la Tora, car celle-ci dispense, même pour une Mitsva aussi importante que le Chabbat, celui qui est en difficulté financière; l'essentiel est de ne pas s'endetter.

KOL TOUV.

Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze

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