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jeudi 7 février 2008

Halakha du jour : accouchement le Chabbat

Question : Une femme enceinte pour qui les chances d'accouchement un jour de Chabbat, sont très élevées, a-t-elle l'obligation de "déménager" le vendredi pour s'installer dans un endroit proche de la maternité afin de ne pas profaner le Chabbat; ou bien peut-elle rester malgré tout, chez elle, avec de fortes chances de devoir profaner le Chabbat ?

Réponse : Un principe est clair : dans tous les cas où il y a "Pikoua'h Nefech"(=danger de mort), il y a obligation de profaner le chabbat, afin de sauver une vie. C'est pourquoi, si une femme ressent de fortes contractions, un jour de Chabbat, elle a le devoir de téléphoner à un taxi ou une ambulance, pour la conduire à la maternité; plus encore, son mari, ou une proche parente, peuvent l'accompagner si elle en ressent le besoin. (voir Iguerot Moché 132)
Concernant notre problématique, la femme, doit-elle prendre ses précautions et s'installer dans un hôtel proche de l'hôpital depuis Vendredi ? le Gaon et grand décisionnaire Rav S.H. Vozner Chlita, dans Chevet Halévy (8-88) a tranché que si cela occasionnait trop d'embarras et d'efforts, il était permis de rester chez soi (avec le risque de transgresser le Chabbat).
Ainsi a tranché l'Admour de Tsantsז״ל dans Divré Yatsiv (175), en avançant le principe de "Melakha Chéhéna Tsrikha Légoufa" : c'est-à-dire, le moyen de locomotion n'est pas, dans notre cas, un but en soi (contrairement à une ballade), mais le véritable but est de sauver sa propre vie .Par conséquent, la profanation chabbatique devient d'ordre Rabbinique, donc plus permissive en cas de nécessité.
Notre maître Rav Ovadia Yossef Chlita, après avoir rapporté l'avis de ces deux grands maîtres , a tranché qu'à priori, il fallait abandonner sa maison depuis le Vendredi, pour passer Chabbat dans un hôtel, proche de la maternité. Ceci à condition de ne pas occasionner trop de Tirh'a (=perturbation). Sinon la femme pourra rester chez elle, et attendre l'heureux évènement (qui n'aura peut être pas lieu le Chabbat).

KOL TOUV.

Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze

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