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lundi 21 janvier 2008

Halakha du jour : usages de Tou Bichvat

Il est interdit de jeûner le jour de Tou Bichvat; certains ont l'habitude d'organiser un Limoud = une étude particulière, le jour de Tou Bichvat (cette année lundi 21 janvier 2008 soir) en introduisant des passages de Michna et de Zohar Hakadoch en relation avec ce Saint jour...
Le Gaon Rabbi Yaacov Reka'h ז״ל a édité un livre particulier pour ce jour = "Péri Ets Hadar". Notre Maître Rav Ovadia Yosseph Chlita a dit qu'il faut y étudier : c'est-à-dire comprendre le contenu de ce livre et ne pas se contenter d'une simple lecture sans compréhension. En particulier, il convient d'étudier les lois relatives à Tou Bichvat, c'est-à-dire les règles du Maasser (la dîme), Terouma… Une lecture d'un texte sacré n’est considéré comme Limoud (=étude) que s'il y a compréhension; néanmoins, en ce qui concerne la lecture du Zohar Hakadoch une simple lecture (même sans comprendre) est considérée comme Limoud.
On a l'usage de multiplier la consommation de fruits la veille de Tou Bichvat pour bien exprimer qu'il s'agit du nouvel an des arbres, et afin de réciter les Berakhot qui conviennent sur chaque fruit. Ce Minhag est évoqué par beaucoup de Maîtres Kabbalistes, et c'est un bon usage.
Il faut tacher de bien vérifier les fruits qui peuvent contenir des Tolayim (=insectes), car cette infraction est très grave, comme l'enseignent Hakhamim ז״ל dans le Traité Makot : quiconque consomme (même sans le vouloir) un petit insecte, transgresse 5 interdictions (équivalents à 5 assiettes de cochon !!). On ouvrira les fruits puis on les vérifiera, avant de dire la bénédiction adéquate. Le Gaon Péri Hadach ז״ל recommande aux Rabbanim de parler plus souvent de la gravité des lois sur les Tolayim, plutôt que de commenter sans cesse des versets et philosopher sur des sujets non indispensables pour la pérennité du peuple juif; la consommation de vers souille l'âme, empêche de pénétrer dans le fond des problèmes spirituels, et limite le service Divin. Les Posskim recommandent d’être bien attentifs pour les fruits secs, en particulier pour les figues sèches, qui sont très souvent "infestées" de Tolayim, et leur Bedika (vérification) devient très compliquée. Le Gaon Rabbi Haim Palagi ז״ל a été jusqu'à interdire la consommation des figues, aussi bien fraîches que sèches, tant la gravité était « de taille ». Il est également rapporté que les sages de Alep en Syrie avaient décrété l'interdiction formelle de la consommation de feuilles de vigne « farcies au riz », tant le risque de Tolayim était grand.
S'il se présente à nous un nouveau fruit on dira la Berakha de Chéhéhéyanou; celle-ci se dit après la Berakha sur le fruit; exemple: pour une datte de « nouvelle saison », on dira Boré Péri Haets sur celle-ci, puis avant de la goûter "Chéhéhéyanou".
Lorsque deux espèces différentes de fruits se présentent à notre table, si les deux fruits sont réellement devant nous, on ne dira qu'une seule fois Chéhéhéyanou sinon on la dira pour chaque espèce consommée.

KOL TOUV

Traduction et adaptation par Rav F. Elbaze

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